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                                            Brigitt Bishop                                  Sonia Delaunay

« Dépendre uniquement de la vue en négligeant l’esprit, c’est se borner à ne voir et à ne peindre que le côté superficiel de la forme, il faut illuminer toute chose avec le rayon de notre âme et être prêt à recevoir la lumière qui émane des choses visibles et invisibles.»

Rabindranâth Tagore

Les FORMES

Le CERCLE

idée directrice : Le point donne l’idée d’un lieu déterminé, précis, isolé. Il peut être un centre vers lequel tout se dirige ou à partir duquel tout rayonne (point centrifuge - point centripète). Le point isolé attire de lui-même l’attention. Sa précision est évidente là où il nous apparaît, contrairement à la ligne qui a une plus grande étendue et, donc, est moins déterminée. Bien que tout puisse partir de lui ou se diriger vers lui, le point reste neutre, immobile. Plusieurs points signifient plusieurs centres d’intérêt. Ces centres peuvent se renforcer ou se détruire mutuellement, mais quelque chose de nouveau naît ; vibrations, structures, peinture pointilliste, dissolution de la forme. Le point peut évoquer l’idée du trou, le vide qui absorbe tout, (trou noir) ou, au contraire, le soleil d’où tout vient.

Les disques expriment la même idée que le point, mais, du fait de leurs dimensions, leur présence augmente les propriétés des points. Au 20è. siècle, les peintres abstraits ont introduit le dynamisme par l’emploi du disque et du cercle. Le mouvement à l’intérieur du disque ou du cercle fait penser aux particules des atomes qui donnent une énergie supplémentaire à ces formes. Les demi disques et les demi-cercles sont des points brisés, incomplets; leur signification est diminuée mais, malgré cela, leur présence est très intense et devient directionnelle, comme une voûte peut couronner, réunir des formes apparemment dispersées. Leur position horizontale, verticale ou oblique combine les propriétés des éléments circulaires et celles des lignes.

Déformés par la perspective, les disques et cercles se transforment en ovales, formes plus souples, moins impératives que les précédentes; les propriétés mentionnées ci dessus y sont atténuées mais les foyers peuvent prendre une importance plus grande, même dans la composition artistique. L’introduction des couleurs peut renforcer l’expression des cercles ou, au contraire, diminuer leur signification. symbole du ciel, et du temps. Le cercle, combiné au carré, évoque le mouvement, le changement. Figure de protection, le cercle est la ceinture de défense qui entoure les villes. Dans les icônes chrétiennes, le cercle représente l'éternité. Le cercle représente l'univers, le cosmos. La danse des derviches tourneurs est inspirée du mouvement cosmique. " Le cercle apparaît de bonne heure dans l’histoire humaine, dans la mythologie égyptienne, chez les Amérindiens dans leur modèle d’orientation, le zodiaque ; dans les rituels religieux, les derviches tourneurs, les mandalas tibétains, les labyrinthes des cathédrales ainsi que les rosaces…

 
 
 

Le CARRE

Structure du carré : Chaque forme a sa structure dont la connaissance aide à bien dessiner. Partons pour plus de clarté , de la géométrie élémentaire dans son aspect le plus simple : le carré. Sa structure est donnée (structure portante) par des axes et des diagonales qui se croisent au centre et déterminent, dans l’ensemble, neuf points. Les médianes ou axes divisent les côtés du carré en parties égales donnant lieu à 4 carrés qui sont des sous-multiples du “grand”. On peut continuer à diviser le carré à volonté en divisant les mesures linéaires par le milieu; on met ainsi en évidence ce qu’on appelle la “structure modulaire”.

Idées directrices : Emotionnellement, les carrés et les rectangles se rattachent à l’assemblage de la verticale et de l’horizontale; ils expriment une très grande tension statique, tant que ces éléments restent en direction horizontale et verticale. Cette disposition suggère : calme, stabilité , lourdeur, force, terre à terre, sérénité, sécurité. Exemple : les bâtiments nous donnent une impression de sécurité, de protection, de stabilité. Par extension, la ville, la rue ont la même propriété, mais représentent également : contrainte, rigidité, obligation.

Il est intéressant de voir, et de savoir, que le vide et le plein se complètent et suggèrent les mêmes idées, positives ou négatives: pièce, salle de réunion, théâtre, etc. Dés que les carrés ou les rectangles s’écartent de l’horizontale et de la verticale, la tension initiale statique devient dynamique; elle peut exprimer la force menaçante, le déséquilibre (voir “l’oblique”), l’expression de la masse en mouvement. Si les directions sont multiples, cela évoque le désordre. Au contraire, les carrés et rectangles réguliers composant un damier ou un carrelage, créent une impression de terrain neutre où les tensions s’équilibres (par ex.: échiquier). C'est le symbole de la terre par opposition au ciel. Il est symbole de stabilité, de quelque chose qui repose bien."

 
   

Le TRIANGLE

Le triangle équilatéral. La structure portante du triangle équilatéral est donnée par 3 lignes qui, partant des sommets, se croisent en un point central et divisent par le milieu les côtés opposés; sur ces trois lignes reposent tous les triangles possibles de la structure modulaire. Le triangle peut donner naissance par la subdivision des côtés et le parallélisme de lignes intérieures ou même prolongées, à toute une série de nouveaux triangles diversement disposés.

idées directrices : Symbole millénaire de l’humanité, le triangle avec ses obliques, est l’expression même de la force, donc, souvent, image de la divinité: trinité, étoile de David (composée de 2 triangles). Les pyramides égyptiennes et américaines, lieux de sacrifice ou contact direct avec l’au-delà, sans oublier les flèches de nos clochers, montrent l’importance de la forme triangulaire. Dans certains cas, cette forme exprime la protection : tentes, toits de maisons, montagnes, tympans des temples grecs. Selon leur forme, les triangles sont très fortement directionnels (flèches); ils renforcent, prolongent tout mouvement, audelà d’eux-mêmes, de la simple direction jusqu’au transcendantal. Cette description indique le rôle des triangles dans une composition. Cependant, il faut les manipuler avec précaution; du fait de leur signification intense, la composition peut devenir très agressive. Notion d'union et d'harmonie. Chez les hébreux, le triangle est symbole de perfection.

 
 

L'ÉTOILE

idée directrice : L’étoile est composée d’au moins 4 branches en forme de triangles, reliées entre elles. Elle donne une impression d’éclat, d’éblouissement. elle est source de lumière, et elle a toujours guidé l'homme. L 'étoile polaire qui indique le Nord donne ainsi l'axe de la galaxie, autour duquel tourne le firmament. C'est par rapport à elle que se définissent la position des étoiles, celle des navigateurs etc.

 

POLYGONES – FORME ET DISPOSITION

Si des temps les plus reculés, l’homme a éprouvé le besoin de se parer et de décorer le monde qui l’entourait, ce n’est qu’à la fin du XIXè siècle et au début du Xxè qu’il a eu vraiment conscience de la nécessité de théoriser les règles d’ordre et d’équilibre qui sont à la base de la création des motifs ornementaux. Cette exigence s’est parfois traduite par la recherche exaspérée d’une systématique qui ne tenait plus compte de la part de liberté d’expression que requiert toute manifestation artistique. Il peut cependant être utile de s’attarder sur quelques concepts généraux, si l’on veut comprendre l’étude préparatoire indispensable à toute composition décorative si simple soit-elle. Il vaut la peine de réfléchir tout d’abord sur le fait que trois droites au moins sont nécessaires pour déterminer une figure fermée et, cela étant posé, le nombre des côtés est limité. Nous pouvons donc affirmer que le triangle est la première forme absolue et, plus précisément, que le triangle équilatéral est la forme absolue du triangle. En dehors de celui-ci, les formes de base de la décoration sont le carré, polygone de quatre côtés égaux, et le cercle, que nous pourrions définir un polygone dont le nombre de côtés est infini. En joignant, en coupant, en juxtaposant et en multipliant ces formes fondamentales, on obtient une série infinie de combinaisons qui n’auront de limite que celle de l’imagination et de la patience de l’artiste.

Mise en page et composition

Perceptions et représentations.

Les contrastes : près/loin - haut/bas - grand/petit - clair/foncé - centré/décentré - groupé/ parsemé

Liens : français - math. - CE - histoire de l’art

Situation dans l’espace :

Haut : Vers le ciel, élévation, spirituel, légèreté, conscient, divin

Bas : Vers la terre, matériel, lourd, équilibre, subconscient, inconscient

Gauche : Vers le lointain, l’origine, l’inconnu, mère, passé, néant

Droite : Vers la maison, ténèbres, but, fin, avenir, mort.

Parallèle au champ de la vision : horizontale, verticale, oblique

En profondeur par la perspective : en coulisse, oblique, en plongée, en contreplonée Ces dispositions peuvent être composées en : triangle, rectangle, carré, rayonnants, convergents, spirale, multiple, etc.

Composition en haut

Composition en bas

 

Composition à gauche

Composition à gauche

 

Composition à droite

Composition à droite

 

Composition en grand (zoomage)

Composition centrée (éloignement du sujet)

 

Que fait notre oeil ?

L’oeil ne peut pas percevoir directement la disposition spatiale des choses qui nous entourent. Il réduit d’abord la réalité tridimensionnelle à une image rétinienne plane. L’oeil reconstruit ensuite une représentation spatiale. Après quelques secondes notre ordinateur visuel abouti à la conclusion que le truc ne peut pas exister dans l'espace. Les données spatiales du dessin sont en contradiction les unes avec les autres.

L’oeil crée une absurdité spatiale: il y a un truc qui est impossible. On se rend compte que le truc est irréel mais qu'il a le même statut que des maisons, des arbres ou des chaises. L'interprétation sous forme d'images ·: Vision des couleurs Le mécanisme est mal connu ; la théorie trichromatique de Thomas Young (Anglais, 1773-1829) est actuellement adoptée. 41 à 85 millions de bâtonnets (1 000 fois plus sensibles que les cônes) assurent la sensation de lumière. Les cônes (2,2 à 4,3 millions) différencient la couleur (grâce aux substances photosensibles). Il y aurait dans la rétine 3 sortes de cônes sensibles à la couleur classés selon les longueurs d'ondes (en nanomètres = nm) dans lesquelles se situe leur bande d'absorption : bleu (longueur d'onde absorbée 380 à 500 nm) ; vert (500 à 600 nm) ; rouge (600à 750 nm). L'oeil n'est pas sensible aux radiations lumineuses de plus de 750 nm (rayons infrarouges) ou de moins de 380 nm (rayons ultraviolets). Ces 3 couleurs fondamentales permettent de produire par mélange toutes les couleurs ; exemples : on obtient le jaune en mélangeant du rouge et du vert, le violet avec du rouge et du bleu, le blanc en mélangeant toutes les couleurs du spectre par la superposition du bleu, du vert et du rouge. On compte 750 nuances pour une bande de longueurs d'onde de 380 à 750 nm.

Sensation colorée

Caractéristiques : 1o) tonalité définie par la longueur d'onde (1) de 380 à 750 nm ; 2o) clarté définie par l'intensité (1) illustrée par la courbe de luminosité spectrale ; 3o) saturation définie par la quantité de blanc à ajouter pour obtenir une autre teinte. Les courbes d'absorption de la sensation chromatique, chez l'homme, montrent que les cônes responsables réagissent à une bande spectrale assez large et préférentielle. Chez les primates, il y a absence de cônes sensibles au rouge. Le taureau ne réagit qu'au seul mouvement de la cape du toréador.

Vision du relief

quand on regarde un objet, il se forme une image sur chaque rétine. De ces 2 images, le cerveau donne une seule image droite en relief. Cette représentation est le résultat d'une éducation qui se fait dans les premiers mois de la vie par synthèse des sensations tactiles, auditives et visuelles. Avec la perception maculaire simultanée et la fusion sensorielle, la vision du relief parachève les 3 constituants principaux de la vision binoculaire, fonction n'existant que chez les primates.

Lecture

l'oeil se fixe 1/5 à 1/3 de seconde avant de se fixer sur un prochain arrêt ; il ne lit rien pendant le temps du mouvement entre 2 points de fixation.

Principes d'optique

Les rayons lumineux doivent d'abord traverser les milieux transparents de l'oeil, essentiellement la cornée et le cristallin, qui sont l'équivalent d'une lentille convergente permettant la formation de l'image d'un objet sur la rétine. Pour les objets proches, une mise au point est réalisée grâce au cristallin. Selon les principes de l'optique classique, l'image d'un point situé au-dessus de la ligne de visée vient se former en un endroit situé au-dessous du centre de la rétine, et inversement pour un point situé plus bas que la ligne de visée. L'image d'un point situé sur le côté droit d'un oeil vient se former dans la partie gauche de la rétine, et inversement pour un point situé à gauche. Les objets donnent donc une image inversée à l'intérieur de l'oeil.

La partie de l'espace qu'un oeil peut voir en restant immobile est son champ visuel. L'étendue du champ visuel binoculaire (des deux yeux ensemble) est un des critères de performance de la vision.

L'estimation de la taille d'un objet et de la distance à laquelle il est placé résulte tout d'abord d'un phénomène optique simple. En effet, si un objet est plus grand qu'un autre, la taille de son image sur la rétine est plus grande. Si la distance se réduit entre l'objet et l'observateur, la taille de l'image grandit. Une augmentation de la taille de l'image rétinienne est donc, en général, interprétée par le cerveau comme un rapprochement de l'objet.

Toutefois, un résultat comparable peut être obtenu avec des jumelles sans modification de distance, ou encore avec un objet lointain plus grand que ceux de sa catégorie qui sont dans la mémoire de l'observateur. Un processus cognitif (intellectuel) complexe est donc mis en oeuvre pour l'interprétation correcte des informations.

Non, les cercles ne bougent pas.....

Vieille femme de profil ou jeune femme de trois quarts dos ?

Dali a peint à gauche le buste de Voltaire ou 3 hommes dans un porche ?

Escher s'amusait à déformer les perspectives....les escaliers descendent ou montent tout le temps

Les stéréogrammes... une gymnastique du cerveau....voir en trois dimensions....