« En art, ce qui est important, ce n'est pas les matériaux mais ce que l'on veut dire » Nikolaï Maslov « Beaucoup d'hommes naissent aveugles, et ils ne s'en aperçoivent que le jour où une bonne vérité leur crève les yeux ». Jean Cocteau |
||
Les techniques Dans l’éducation, des techniques de production simples sont utilisées afin de permettre aux apprenants de s’exprimer par la trace et de produire leurs images. Le besoin de dessiner et de peindre est un phénomène naturel, un instinct primordial. C’est à chacun de nous qu’il appartient de réveiller cet instinct et de le rendre opérant, en apprenant à nous servir correctement des instruments nécessaires età dominer la matière par l’exercice, par la connaissance des techniques de production, jusqu’à ce que l’instinct se transforme en sensibilité et l’inclinaison vague en habileté spécifique. La méthode est très simple, elle consiste à consacrer la quasi-totalité de l’espace à l’illustration de modèles et de procédés. L’apprentissage d’une grande diversité de techniques permet à chaque apprenant d’en maîtriser au moins une partie, et, de ce fait, de procéder à des évaluations constructives pour chacun. Techniques de base avec appui : Le crayon graphite Carbone naturel ou artificiel. Cristallisé gris noir, tendre et friable, utilisé pour la fabrication des crayons servantàécrire ou à dessiner. avec dureté variable, très dur (4H – 2H – H) pour le dessin technique très clair et précis, moyen pour l’écriture et le croquis (HB – F) et très tendre pour le dessin artistique et les ombres (6B – 4B – 2B – B). Mine de plomb. Plus doux que la mine graphite, la mine de plomb glisse bien sur le support. Elle est plus brillante que le graphite, mais s’efface plus difficilement. |
||
![]() |
||
L’effaçage : Recouvrir toute la feuille de graphite, obtenu en frottant un crayon graphite tendre sur un papier de verre, la poudre ainsi obtenue est répartie sur la feuille avec un mouchoir en papier, de manière uniforme. Le dessin bien marqué audessous, reste visible, et chaque trait est gommé avec un crayon gomme ou l’angle fin d’une gomme. Ensuite, les ombres sont accentuées au crayon graphite |
||
![]() |
![]() |
|
Le crayon de couleur : pigment compressé d’une grande variété de couleurs, pouvant être soluble à l’eau ou non soluble. Proche dans son maniement du crayon graphite, donne la possibilitéd’exécuter des dessins mono ou polychromes, linéaires ou structurés, décoratifs ou descriptifs, de colorier des surfaces.
|
||
![]() |
![]() |
|
Le fusain : Premier outil à dessiner de l'humanité, nos ancêtres utilisaient déjà le fusain pour réaliser leurs fascinantes peintures rupestres représentant les animaux de la préhistoire. Le fusain, médium efficace et économique est constitué de charbon de saule, de platane, de tilleul ou de vigne. Le fusain de platane ou de saule est le plus dur, le plus homogène est le fusain de saule. Il est commercialisé sous plusieurs épaisseurs et formes. Le fusain est un outil simple et facile à manier. Il peut être utilisé seul pour créer d'étonnants effets d'atmosphère, avec de la peinture ou du pastel si l'on souhaite de la couleur, pour effectuer un premier croquis ou pour apporter des effets d'ombre. Le fusain se combine parfaitement avec de la craie blanche pour introduire des éclairages. C'est un excellent outil qui mène à l'essentiel en forçant l'artiste à visualiser les formes et le caractère du sujet sans s'encombrer de détails insignifiants. Il est facile à corriger ou à effacer avec de préférence une gomme molle de caoutchouc ou mie de pain. On se sert également de cette gomme pour faire des taches de lumières. On peut se servir des doigts ou d'une estompe pour créer des valeurs qui vont du noir le plus profond au gris très léger. On peut jouer avec le grain du papier pour faire des blancs en appliquant légèrement le fusain. Comme il se barbouille facilement, on emploie du fixatif . Il est souvent employé pour établir les grandes lignes d'une composition avant de peindre.
|
||
Fusain + craie |
Sanguine |
|
Craies et pastels. On employait déjà les pastels à la cire quelques 500 ans avant Jésus-Christ. 2000 ans après, apparaissent les pastelsà l'huile : technique fort semblable. En 1499 Jean Perréal, venu à Milan avec Louis XII, révèle cette techniqueà Léonard de Vinci qui l'emploie notamment pour rehausser ses portraits. Voir portrait d'Isabelle d'Este (Paris, musée du Louvre) exécuté à la pierre noire, rehauts de pastel jaune dans la robe du modèle. 1665 Nicolas Dumonstier donne le 1er un pastel comme morceau de réception à l'Académie. Au XVIIe siècle, le pastel s'affirme de plus en plus. C'est l'âge d'or du pastel, l'âge où son destin devient lié à celui du portrait au point de lui être synonyme. |
||
Pastel sec |
Sanguine pastel |
|
Le stylo et marqueurs. Les stylos-feutres ou stylos fibre ont des Stylo-feutre couleurs peu solides à la lumière, et les dessins exposésà la lumière pâlissent vite. Ils existent en version solubleàl’eau ou indélébiles. |
||
![]() |
![]() |
|
Neocolor I : Craie grasse non soluble à l’eau, pouvant être frotté, gratté, dilué à la térébenthine. | ||
Neocolor I + encre + grattage |
Neocolor I tiré à la gomme |
|
Neocolor I dilué à la thérébentine |
Neocolor I + thérébentine frotté |
|
Neocolor II : Craie grasse soluble à l’eau, pouvant être utilisé à la place de l’aquarelle, frotté, tiré, avec le pochoir. | ||
Neocolor II + pochoir tiré au doigt |
Neocolor II dilué à l'eau |
|
Encres : Préparation noire ou colorée, liquide ou pâteuse, dont on se sert pour écrire, imprimer, etc. Encre de Chine : composition solide ou liquide (mélange noir de fumée, de gélatine et de camphre) utilisé pour le dessin à la plume ou le lavis. Noire ou de couleurs ( Colorex), l’encre peut être utilisée avec une plume à bec, un roseau, ou au pinceau. Attention aux salissures, elles sont indélébiles. |
||
Encres à la plume
|
Lavis |
|
Lavis : Les Chinois et les Japonais sont de grands maîtres dans la technique du lavis à l'encre. En Europe à la renaissance, la technique du lavis s'établit durablement et est reconnue et mise en valeur par les grands maîtres de l'art occidental. Le lavis est une technique picturale qui consiste à dessiner et à peindre avec une seule couleur que l'on dilue avec plus ou moins d'eau afin d'obtenir les tonalités du sujet en jouant avec le blanc du support et au moyen de transparence et de glacis de couleur. Le lavis ne supporte ni les retouches ni les touches de peinture blanche qui sont fournies en jouant avec le blanc du papier. On pratique le lavis soit avec les couleurs aquarelle soit avec de l'encre de Chine. Cette encre se dilue dans de l'eau bouillie ou distillée. Plus la couleur est diluée, plus le blanc du papier est important. Cela demande une bonne maîtrise du pinceau et un esprit de synthèse Il vaut mieux utiliser un papier d'un grammage supérieur à 200g Pour éviter que le papier ne fasse des plis ou boursouflures sous l'effet de l'eau, on le tend à l'aide d'un rouleau de papier gommé et on le monte sur une planche. On mouille ensuite la feuille sous l'eau du robinet pendant quelques minutes. |
||
Encre soufflée à la paille |
![]() |
|
Gouache : L'un des meilleurs moyens d'apprendre la peinture, d'un coût très faible mais avec des résultats immédiats. Elle se distingue de l'aquarelle, autre technique de peinture à l'eau car elle couvre le support d'une couche opaque. Dénommée aussi Tempera, ses origines datent du IV et Vème siècles. Elle était très employée dans les peintures chinoise, japonaise, indienne, et persane. Ses supports peuvent être le papier, la soie, l'ivoire le parchemin... On obtient un résultat proche de l'aquarelle car elle se dilue dans l'eau. Comme on peut recouvrir les couleurs, de créer des empâtements et superposer les couches, elle se rapproche en cela de l'huile. |
||
![]() |
Gouache + bougie Batik |
|
peinture à la réserve
|
![]() |
|
Bruine
|
Gouache + Bulles de savon |
|
Photomontage : Découpage dans les magazines illustrés d’images ou de couleurs que l’on assemble en une composition personnelle, en les collant sur un support donné, selon des directives diverses. Découpage : très intéressante pour l’apprentissage de la composition, cette technique permet d’assembler diverses matières pour en faire une oeuvre personnelle. Symétrie axiale : Par le procédé du découpage, permet l’organisation visuelle de procédés mathématiques. |
||
![]() |
![]() |
|
![]() |
![]() |
|
gouache + papier déchiré |
![]() |
|
Les techniques d’impression : Le frottage : Empreinte faite en posant une feuille 80mg sur une surface non lisse par un frottage au neocolor II . Technique utilisée par Max Ernst, elle permet une organisation intéressante de différentes textures. Le cliché colle : Sur le carton ou la feuille, faire un dessin linéaire au crayon. Repasser sur ce dessin avec un trait de colle blanche aussi régulier que possible, poser l’embout du tube sur le support, légèrement incliné, exercer une pression régulière sur le tube.Laisser sécher au moins 24 heures : la colle devient dure et transparente. Imprimer selon le procédé habituel, sans trop encrer. Le cliché carton : Sur le carton ou la feuille, disposer et coller des éléments découpés dans la carte mince ou le papier fort. Laisser bien sécher, si possible sous presse. Encoller soigneusement les morceaux sur toute la surface; à l’encrage, des morceaux mal collés pourraient s’arracher. Le rouleau encre toute la surface du cliché,à l’exception d’un liseré autour des motifs qui les fait ressortir en silhouette sur le fond. Le cliché ficelle : Sur le carton ou la feuille, coller la ficelle de façon à former des motifs linéaires (contours) ou des surfaces structurées. Procéder par petites étapes : encoller quelques centimètres du fond, appuyer la ficelle dessus, la maintenir jusqu’à ce que la colle prenne un peu. Laisser sécher au moins 24 heures. Imprimer selon le procédé habituel. La linogravure : Avec des gouges, inciser une plaque de linoléum pour dégager le dessin prévu. Toute la matière enlevée sera blanche dans votre impression. Encrer le linoléum à l’aide d’un rouleau et sans attendre, poser la feuille de papier sur la plaque. A l’aide d’un rouleau ou de la main, frotter régulièrement sur toute la surface. Le monotype : Etendre au rouleau une ou plusieurs couleurs sur la plaque. Employer très peu d’encre. Poser une feuille souple (80mg) sur cette plaque encrée. Dessiner au dos de la feuille avec un crayon. Le trait doit ressortir foncé, si l’on a bien mis peu d’encre sur la plaque. On peut colorer des zones du fond en pressant légèrement avec les doigts. Pomme de terre: couper une pomme de terre en deux et creuser autour du dessin prévu pour dégager celui-ci en relief . On utilise ainsi la pomme de terre comme un tampon encreur.!On peut aussi couper la demipomme de terre avec la machine à faire les frites, et utiliser ainsi des tampons pour faire une mosaïque. La gomme : Utiliser un côté de la gomme comme tampon encreur pour réaliser une mosaïque. L’empreinte : Prendre l’empreinte de son doigt sur un tampon encreur ou mettre du neocolor II mouillé sur le doigt pour utiliser son empreinte comme support d’un dessin. Faire une image genre BD en rajoutant juste quelques traits autour de son empreinte. Papier carbone : permet le frottage sur une feuille intermédiaire entre le relief voulu et le carbone. Il peut être aussi utilisé pour reproduire une image identique sur une autre feuille. Coton-tige : permet d’aligner des points en trempant le coton-tige dans la gouache, et le geste de haut en bas oblige à une concentration sur la trace pour ne pas superposer ni se toucher les points. Organisation en ligne ou en forme de la composition, et étude des dessins aborigènes d’Australie. Le gaufrage : Pour cela, il faut une presse et du papier assez poreux pour être lâche. Le placer sur un relief et presser fortement ensemble. On obtiendra ainsi un relief transposé sur la feuille. |
||
Impression à la pomme de terre cliché colle |
||
Monotype linogravure
|
Impression à la ficelle |
|