Un dernier au revoir ?  

C’était un soir d’hiver, il faisait froid et sombre, et les étoiles brillaient. J’étais persuadée que tu en faisais partie. Elles brillaient autant que ton sourire avant qu’elles ne te le prennent. Je marchais dans le sombre puisque tu n’étais plus là pour m’accompagner. Chaque pas me rappelle un souvenir avec toi dans cette petite ruelle, c’était là aussi, notre premier baiser.   

Plus je continue mon chemin, moins j’accepte le fait de tout ça, le fait que tu ne sois plus là, que je dois continuer sans toi. Tu sais, ça beaucoup changé depuis ton départ vers l’au-delà, les rires sonnent faux sans toi, les pleurs résonnent encore dans ma mémoire, depuis ce jour, je n’arrive plus à m’y faire, mais une partie de moi me dis que tu veilles miraculeusement sur moi. Je suis passé à côté de l’hôpital, là où nos regards ce sont croisés pour la dernière fois. En revoyant cet endroit, une vague de souvenirs me revient en tête, je tenais ta main froide, te suppliant de rester avec moi et tes yeux se fermer lentement. Cet instant me revient chaque fois, comme si c’était hier. Je regrette ce malentendu que nous avons eu avant que tu ne partes à l’hôpital, cet instant me hante encore et encore. Si tu savais à quel point je m’en veux, même que milles excuses ne pardonneraient pas mes tords.   

Tu sais, je me souviens encore de notre première rencontre, quand tu es venu m’aborder car l’enseignante avait inversé nos copies, nos moments passés ensemble resteront gravés dans ma mémoire. Depuis ce jour, chaque instant avec toi me remplissait de bonheur, nos discussions interminables tenaient le soir et nos rires qui résonnaient le bonheur de toute voix. Une fois on m’a dit que toutes les bonnes choses ont une fin, mais avec toi, je ne voulais pas que ça se finisse ainsi.  

Tout ce que je ressens, tout ce qui me traverse l’esprit je l’écris, car maintenant je suis seule, seule à combattre ce que nous avions promis de combattre à deux. Parfois, j’en veux encore à tes proches de ne pas t’avoir donné les traitements qu’il fallait, car cela m’a fait réaliser à quel point ta santé jouait un rôle dans cette maladie. Cela m’attriste de penser à tout ce que tu as vécu, je me sentais impuissante face à cela car je n’arrivais pas à t’aider. J’essaie de me battre chaque jour avec cette douleur au cœur, mais je garde espoir qu’un jour je vais guérir, ça pourrait prendre des dizaines d’années. Mais je ne doute pas de ma force, mais parfois je doute de ma capacité à avancer sans toi. Un jour, on m’a dit qu’il suffisait d’un sourire ou d’un rayon de soleil pour aller mieux, mais dis-moi, comment faire si ton sourire était mon rayon de soleil ? Même si tu n’es plus ici avec moi, mon amour inconditionnel ne changera jamais envers toi. À vrai dire, j’ai beaucoup de mal à démarrer les matins, j’ai beaucoup de mal à m’imaginer que tu es parti avec des ailes sur ton dos, ça ne sonne pas réel. Une fois, tu m’as promis de ne jamais m’abandonner, mais tu m’as menti droit dans les yeux, des yeux dans lesquels je pourrais me noyer pendant des heures. Chaque geste, chaque phrase, chaque lieu, et j’en passe, ont un souvenir avec toi. Tard le soir, je m’endors avec le cœur lourd, et les matins sont encore plus délicats. Le poids que je ressens à chaque fois est celui de ton absence, énorme. Je me dis que c’est fou comment tu as réussi à tout changer autour de moi, tu as transformé ma vie malheureuse en une vie comblée de bonheur. Dis-moi comment est-ce possible ?  

  C’était un soir d’automne, il était 17h et il faisait déjà nuit. Le bruit des feuilles mortes qui crissaient sous les pas des passants, j’étais assise sur ce banc, sur lequel on a tout vécu. J’étais seule et je lisais un livre, puis j’entends mon portable vibrer dans ma poche. Sur le moment je n’y ai pas prêté attention, quelconque appel pourrait attendre, mis à part le tien.  

 Le téléphone a sonné une fois, deux fois, au bout de la troisième je me devais de répondre. C’était ta mère, elle était en sanglots après que nous avions appris ta maladie beaucoup trop tard. Je n’arrivais pas à y croire, quand elle m’a annoncé cela, mon cœur s’est serré, je ne m’attendais pas à cette terrible nouvelle. Mon cerveau s’est éteint pendant quelques dizaines de minutes. J’étais sans voix, sans savoir quoi lui répondre, une multitude de questions sans réponses me sont venues à l’esprit. Les secondes qui passaient me semblaient les plus pesantes, c’était interminable, comme si le temps lui-même avait décidé de s’arrêter face à cette douleur. Une vague de chaleur intense m’envahit, je me demandais si je finirais par me perdre dans cet océan de douleur. Chaque battement de mon cœur résonnait de plus en plus fort dans ma poitrine, comme si mes émotions s’empressaient à partir.  

Sans perdre une seule seconde, je rassemble mes affaires et je me précipite vers l’hôpital, le cœur battant à tout rompre. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ce qui m’attendait à cet endroit. La peur et l’angoisse se mêlaient à mon désir de comprendre ce qui s’était passé. Arrivée sur place, je me hâte de trouver ta chambre, impatiente de découvrir ce qui se cache derrière tout cela. Chaque pas resonne avec l’espoir que ma présence puisse apporter un peu de réconfort.   

Dans ce moment difficile, où les mots semblent parfois insuffisants, je souhaite que ma présence soit un phare, illuminant les ombres de l’incertitude. Arrivée dans ta chambre, j’ai bien vu qu’il était trop tard. Je me suis précipitée vers toi, en n’ayant que peu d’espoir que tu dormais seulement. En effet, tu dormais, mais mon cœur a vite compris que le tien allait s’endormir aussitôt. J’ai pris ta main, qui était sur le point de se refroidir. J’ai tout fait pour te tenir éveillé, mais j’ai échoué, excuse-moi. J’ai vu tes yeux se fermer devant les miens, nos regards se sont enfin séparés ? Ta main devenait de plus en plus froide, et ta peau de plus en plus pâle. J’ai tout essayé, j’ai crié, j’ai pleuré, je t’ai supplié mais rien ne faisait effet. Ton âme a quitté ton corps, le moment que je désirais le moins est venu. Les infirmières sont arrivées en ayant espoir de te réanimer, elles savaient elle aussi, que cela était trop tard. J’ai attendu une heure en espérant avoir ton retour, mais ce n’était pas toi qui es sorti de cette chambre, c’était une infirmière, elle s’avançait vers moi, j’ai aussi vite compris la nouvelle qui m’attendait. L’angoisse m’a envahie, et chaque pas qu’elle faisait sembler résonner comme un écho que je redoutais. Ses yeux étaient remplis de compassion, mais je savais que les mots qui allaient suivre allaient changer ma vie à jamais. La peur s’est emparée de moi, et j’ai senti mon cœur battre la chamade, comme si chaque seconde qui passait me rapprochait d’une réalité que je n’étais pas prête à affronter. J’avais envie de fuir, mais je restais figée, attendant cette annonce qui allait bouleverser tout ce que je croyais.   

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