Leïla et l’eau merveilleuse
Dans le cadre de l’option de renforcement français, quatre élèves de 11ème ont écrit un conte et l’ont appris par cœur afin de le raconter à une classe de primaire.
Cette rencontre a eu lieu le 8 mars 2016 dans une classe du collège de la Coquerellaz à Ecublens. Mme Meier et ses élèves nous ont accueillies de 8h15 à 9h45. Après avoir écouté le conte, les « petits » l’ont illustré par des dessins.
A. Raigoso
Leïla et l’eau merveilleuse
Il était une fois, dans un lointain palais oriental, une princesse belle et courageuse qui s’appelait Leïla. Elle vivait avec son père, le Sultan, et sa mère, la majestueuse Sultane. On venait de loin pour admirer le merveilleux palais du Sultan. De hautes tours dorées et lumineuses entouraient la demeure et un jardin resplendissant égayait les alentours. Des palmiers bordaient les chemins et le mur d’enceinte. Mais, le plus fabuleux était la rivière qui coulait au milieu du jardin et dont les eaux claires avaient le pouvoir de guérir toutes les blessures et toutes les maladies. Leïla et ses parents vivaient heureux entourés de leurs proches et de toutes ces merveilles.
Par une chaude matinée d’été, Leïla se promenait dans le jardin quand, soudain, elle s’aperçut que la rivière ne coulait plus. Tout était sec, on ne voyait que du sable fin et des cailloux. Inquiète, elle courut prévenir ses parents. Ne les trouvant pas dans la salle du trône, elle se rendit dans leurs appartements et découvrit son père et sa mère allongés sur leur lit, gravement malades. Le Sultan demanda à sa fille de lui ramener de l’eau merveilleuse. Leïla n’osa pas dire à ses parents que la rivière était asséchée. Elle sortit donc, bien décidée à trouver une solution. Après avoir longuement réfléchi, elle se dissimula sous un voile noir et quitta discrètement le palais afin de se rendre chez la sorcière du village.
La sorcière vivait dans une vieille tour biscornue à l’autre bout du village. Elle était laide, avait le nez pointu et les cheveux blancs, mais ses yeux bleus reflétaient sa bonté. Leïla, un peu apeurée, raconta à la vieille femme les événements du matin. La sorcière consulta sa boule de cristal et lui dit : « Prends le cheval blanc qui se trouve dans mon écurie et pars en direction des hautes montagnes. Tu devras traverser la forêt profonde, puis le désert aride. Sois courageuse, méfie-toi des apparences et tu trouveras la source de l’eau merveilleuse au fond d’une grotte ». Leïla la remercia infiniment, alla chercher le cheval blanc et prit la route.
Au bout de quelques heures, elle parvint à la lisière d’une sombre forêt. Elle s’arrêta, hésita un instant, puis prenant son courage à deux mains, elle y pénétra. Elle suivit un petit sentier bordé d’arbres aux lianes pendantes et avança lentement. Soudain, elle aperçut un loup gris au milieu du chemin. Son cœur se serra, elle était terrifiée, elle ne savait que faire… Elle voulut reculer, mais le cheval continuait à avancer. Malgré la peur, elle s’accrocha à sa monture et retint sa respiration en passant à côté du loup. L’animal qui, dans un premier temps, ne bougea pas, se mit à suivre la princesse jusqu’à la sortie de la forêt. C’est alors, qu’il se transforma, sous les yeux étonnés de Leïla, en un charmant jeune homme.
Le garçon était fort beau et semblait très gentil. Il expliqua à Leïla qu’il était le Prince du royaume de la forêt et qu’à ce titre, il se transformait en loup à chaque fois qu’il se trouvait dans une forêt. Leïla, confiante, lui raconta sa mésaventure et c’est sans hésiter que le Prince lui proposa son aide. Ils suivirent donc le chemin qui menait au désert. Le paysage était sec et aride, on ne voyait que du sable et des rochers à perte de vue. Il faisait chaud, trop chaud. Les jeunes gens avançaient lentement, économisant leurs forces. Enfin, ils aperçurent alors au loin une oasis. Lorsqu’ils s’approchèrent, ils virent qu’un vieil ermite se trouvait là. Il les invita à se rafraîchir et écouta leur histoire. L’homme était plein de sagesse, il indiqua à Leïla la direction à suivre, mais la mit en garde : un grand danger se trouvait entre elle et la source…. Il donna aussi au Prince, un arc et de flèches.
Après une nuit de repos, ils reprirent leur route. Ils sortirent du désert et arrivèrent au pied des montagnes. Un petit chemin étroit et sombre s’enfonçait entre les hautes roches. Leïla et le Prince, bien décidés à trouver la grotte, n’hésitèrent pas. Assis sur le cheval blanc, ils prirent le chemin obscur. Le sentier était si profond qu’aucun rayon du soleil ne l’atteignait, il faisait froid et humide. Au bout d’une longue journée de marche, ils sentirent que l’atmosphère se réchauffait, ce qui était étrange puisqu’ils étaient toujours au fond des montagnes. C’est alors qu’ils aperçurent un énorme dragon cracheur de feu. Ils évitèrent de justesse la première flamme et se réfugièrent derrière un gros rocher. Le courageux Prince sortit son arc et ses flèches et, plein de vigueur, il jaillit devant la bête, et tira. Malheureusement, les écailles du dragon étaient si rugueuses que la flèche rebondit. Il fallait donc trouver un endroit plus fragile. Le Prince visa, cette fois, un œil, et le dragon s’effondra, laissant apparaître l’entrée de la grotte.
Une ombre menaçante se trouvait au fond de la grotte et avançait vers eux. Leïla ne mit pas longtemps à reconnaître son oncle qu’elle n’avait pourtant pas revu depuis son enfance. Il était armé d’un sabre et semblait très en colère. « Toi ! C’est toi qui as osé tuer mon dragon et venir jusqu’ici ! Mon plan était pourtant parfait ! Je devais boucher la source, empêchant tes parents de guérir, et une fois le Sultan mort, j’aurais été le nouveau Sultan. Tu déjoues mes plans mais je n’en ai pas fini avec toi ! » Il pointa son sabre sur Leïla et le Prince. Celui-ci se mit à hurler comme un loup. Il ne fallut que quelques secondes pour que tous les loups de la montagne accourent et chassent le vieil oncle apeuré.
La courageuse princesse put donc enfin retirer les rochers qui bloquaient la source merveilleuse. L’eau se remit à couler. Il était donc grand temps de rentrer au palais. Après deux jours de voyage, Leïla retrouva enfin son père et sa mère qui étaient très inquiets. Ils étaient guéris grâce à l’eau merveilleuse. Leïla les serra fort dans ses bras et leur conta son périple. Elle leur présenta le Prince, mais en se gardant bien de leur dire qu’il était mi-homme, mi-loup, cela resterait leur secret….