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Des Souvenirs…

Microsouvenir

Je me souviens des grands magasins, je tenais la main de maman, ébahie par les vitrines, les lumières et les odeurs. Parfois j’y allais juste pour regarder. Je trainais dans les rayons, impressionnée par tout les petits détails, tous les accessoires. J’adorais cet endroit. Je regardais les dames essayer des chaussures, des bijoux ou des manteaux. Mais je passais le plus clair de mon temps au rayon des jouets.

Maman m’accompagnait. Je ne la lâchais jamais mais ce jour-là, je ne sais pour quelle raison, elle disparut. Peu avant, j’étais avec elle et maintenant j’étais seule.  C’est un souvenir, je ne me rappelle pas très bien mais il me semble que je venais d’avoir six ans.  A cet âge là, même si je venais souvent je ne m’y retrouvais pas. Je partais dans tous les sens essayant de la retrouver. Je pleurais. Les larmes qui coulaient sur mes joues me remplissaient les yeux. Je ne savais même pas où j’étais. Quand j’y repense, ce n’est rien mais sur le moment, j’avais l’impression d’être sur une autre planète.

Une dame vint vers moi pour me réconforter. Elle me demanda mon nom et ensuite me conduisit à l’accueil du magasin. Je pris un magazine. N’importe lequel, juste pour faire passer le temps. C’est à ce moment que je ne me souviens plus trop mais il me semble que je me suis endormie.

Mathilde


Ascendant

C’était un rêve, le rêve du regard le plus bouleversant. Dans ce rêve j’avais une sensation de vide. J’avoue que mettre mes pensées par écrit me donne mal au ventre. J’avais sans cesse l’impressions que quelque chose me manquait, que ce qui m’arrivait ne devait pas être réel.

J’ai vu une personne, juste le temps de croiser son regard. La seule chose dont je me souviens est que ce regard m’avait énormément marqué. Celui-ci a laissé un manque quand il a été rompu. Pourquoi ce regard m’a-t-il tant marquée ? Car il est le plus intense que j’aie jamais vu, à m’en faire rougir. Il était indéchiffrable et mystérieux.

Quand nous avions tourné la tête, mes yeux s’étaient fait envahir par un voile d’eau comme ils ne l’avaient plus fait depuis au moins deux ans. Je ne comprenais même pas pourquoi cette façon de me regarder m’avait tant touchée, que j’en avais les larmes aux yeux. Et je ne comprends toujours pas comment, même dans un rêve une personne dont tu ne vois que les yeux, peut te transpercer à ce point. Un bourdonnement avait pris place dans mes oreilles, et j’ai couru.

J’ai couru jusqu’à ce que mes jambes me brûlent, que mes poumons soient en feu et que je sois perdue. Je me suis écroulée à terre, la respiration haletante et le coeur battant à deux mille à l’heure.

C’était le crépuscule, les couleurs orange, jaune et rose prenaient place dans le ciel tandis que le soleil se couchait peu à peu. J’étais là, couchée, à admirer le ciel coloré devenir plus sombre, puis, complètement noir avec une lune qui brille. Cette lune m’apportait du réconfort, car même dans les moments les plus sombres et tristes autour de moi, elle m’éclaire.

Mes yeux se fermaient lentement, et même sous mes paupières, restaient gravés ses yeux que j’ai pourtant tenté d’oublier en m’échappant, cherchant désespérément une issue à l’ascendant qu’ils avaient sur moi. Une tentative lamentablement échouée.

Lylah


Lettre à moi-même dans vingt ans!

N’oublie pas ce que c’était que d’avoir treize ans !

Tu étais entrée dans un nouveau collège, où tu étais la plus jeune et tu ne connaissais pas la moitié de ta classe ! Tu habitais en Suisse depuis une année et tu ne parlais toujours pas parfaitement le français, l’école pour toi était facile, mais tu détestais te lever tôt.

Ton natel était le truc le plus important du monde et tes parents aimaient bien te le confisquer. Tu aimais trop ton petit frère mais il t’énervait comme presque toute ta famille.

Ça te manquait la Croatie, Zagreb et tes amis. Tu les voyais s’amuser sur les photos, et tu voulais être avec eux. Tu avais un garçon dans la tête et tu n’arrêtais pas de penser à lui. Chaque nuit tu lui disais bonne nuit. Mais il était trop loin.

Ici en Suisse, tu avais des amis. Je suis sûre que tu te souviens de Lylah ! Cette petite métisse qui te faisait rire tout le temps. Vous aviez trop de délires ensemble.

C’est bizarre qu’il y ait des gens que tu connais depuis longtemps et tu les aimes bien et il y a des gens que tu connais depuis peu et tu te demandes « où étaient-ils avant ? » pour le reste de ta vie.

Ta plus grande passion était toujours la danse. Tu voulais danser chaque minute de ton temps libre. Tu venais de commencer la danse classique et tu l’aimais tellement. Pour toi, la danse était ta façon d’exprimer tes sentiment et de sortir tout.

Tu sais quel était ton plus grand rêve?

D’avoir une salle de danse juste pour toi !

Je sais c’était assez bizarre et compliqué ta vie, mais c’était toi !

J’espère que ça va te rappeler des bons souvenirs.

Nika

Lettre à moi-même dans 20 ans

N’oublie pas ce que c’était d’avoir douze ans, tu passais toutes tes journées dehors après l’école, tu avais des amies très chères dont tu ne voulais jamais te séparer. Melin, tu l’as connue il y a dix ans aujourd’hui, donc le jour où tu liras ceci cela fera déjà trente ans que tu l’auras connue !

Tu cueillais des pommes chinoises avec elle, des cerises, des noix et des noisettes. C’était toi qui lui avais donné le nom de souris. Et Leonita, tu sortais souvent avec elle aussi, tu lui disais presque tout et elle était aussi là pour toi. Carolina, elle te faisait rire même dans les pires moments du monde c’était ta petite « pig ». Et encore tellement de personnes…

Il y avait aussi ta prof Mme Pasche qui t’avait appris tant de choses, Mme Maflie qui était une des profs les plus gentilles. À douze ans, tu venais d’avoir ta nouvelle classe, tu étais assez déçue de ne pas être avec tes amies, mais après la deuxième semaine, tu commençais à bien aimer ta classe.

Ton meilleur ami était décédé il y a peu… c’était la période la plus triste de ta vie, lui qui était là depuis ta naissance, il avait vécu onze ans avec toi, mais il a fallu que ce satané 22 juillet 2016 arrive. Après quelque semaines, ça allait mieux, mais n’oublie jamais que tu as promis de le garder dans ton coeur.

Au revoir, j’espère qu’ils ont déjà inventé le collier traducteur humain-animal !

Veronica