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Mon collège en 2100

Rentrée 2100, janvier. Cela fait 20 ans que la ville a été détruite. Une météorite est tombée, elle s’est divisée et a percuté plein de régions du monde, dont la Suisse et bien-sûr, Renens. Une bonne partie de la population a souffert. Des gens ont été touchés gravement. Certains ont perdu des membres de leur famille, parfois même des familles entières ont disparu. Heureusement, la technologie a permis une reconstruction très rapide. De la ville. Et des habitants aussi. Combien d’élèves ont été reconstitués bioniquement… Même, certaines personnes ont vu leurs proches reconstitués totalement. Ils appellent ça le protocole 2.0. Un être humain peut être recréé à partir d’une sauvegarde faite sur le Réseau. Alors voilà, ma classe, c’est un peu ça : il y a quelques élèves 100% robotiques et les autres, sont “augmentés” comme on dit. Il y en a qui n’ont gardé que leur visage d’humain. On les appelle les cyborgs. Ils peuvent faire des trucs de dingue. Soulever un camion ne leur demande pas plus d’effort que ça. Certains peuvent même se transformer complètement en voiture, en moto…  Il y a des modèles qui peuvent même voler. D’ailleurs, les profs, eux, ont tous été remplacés par des robots. Les branches qui existaient au début du siècle ont toutes disparues. J’ai vu ça sur le Réseau… Plus de français, histoire, math, EPH… Grâce à nos puces cérébrales et à nos augmentations cela ne nous servirait plus à rien. Les cours sont devenus des protocoles et l’on s’y entraîne à la programmation. De nos corps d’abord et de la connexion au Réseau ensuite. Tout est plus facile dans le Réseau. Il faut juste pas se faire pirater. On est léger, rapide… On est connecté à tout le monde. Bon, les connexions sont réglées selon les âges et on a le droit à un certain nombre d’heures de Réseau par jour. Mais c’est le pied. À la fin des cours, les bus de déplacements d’élèves viennent nous prendre et nous déposent chez nous. C’est des bus magnétiques, ils se déplacent dans l’air aussi silencieux que rapides. Moi, je n’en ai pas besoin. Je vis près d’une décharge et je suis assez bricoleur. Cela fait un moment que j’ai augmenté moi-même ma colonne vertébrale. Ça m’a pris du temps mais j’ai réussi à me faire des ailes solaires qui fonctionnent très bien. Je les ai faites sur un modèle que j’ai trouvé dans des vieilles illustrations d’anges. Je ne sais pas ce que c’est mais je les ai trouvées sur le Réseau. Elles me vont assez bien. D’ailleurs, en ligne, mon surnom c’est l’Ange. D’ailleurs, il faut que je file, je dois me reconnecter.  

Survie à Renens. 

Ça fait déjà 20 ans il parait. 20 ans après l’explosion du projet Orano en France. Le virus s’est propagé rapidement et l’humanité n’a eu aucune chance. Bon, les animaux n’ont plus. De toute façon, on ne leur en laissait déjà pas beaucoup. Il fait sombre, on ne voit plus le soleil.  

Moi j’ai 13 ans et je sais déjà utiliser une arme. La plupart des gens sont morts. Le reste s’est divisé entre ceux qui se sont transformés et ceux qui survivent. Le monde est devenu un jeu de vie ou de mort Les plus faibles meurent, les cafards, eux sont bien vivants. L’école a bien changé. On étudie dans une ancienne usine en ruine. Les profs sont tous des vieux badass, des survivants de l’extrême. Ils font que répéter : “tout va bien mon pote, retourne te battre”. Ils nous apprennent surtout à survivre. On a des cours de manipulation d’armes, de dissection de contaminé et de conditionnement physique. Bon il y a quand même un cours de poésie et de dessin. Il faut garder l’étincelle qu’ils disent. Je vous avoue, moi j’ai un peu peur du future. On est de moins en moins et ça ne va pas aller en s’améliorant. Même si, en général, nos profs essaient de nous remonter le moral, de nous donner confiance… Bon, la nuit va bientôt tomber et je suis de garde avec ma prof de survie. On entend déjà, au loin, les hurlements de meutes de contaminés qui cherchent à se nourrir. 

Groupe 9G1-2