Cliché!
Les clichés autour des « R ». Interview d’un ancien élève de l’ES Renens
Nous sommes en classe R composée de 9 élèves. Plusieurs clichés existent autour de ce type de classe. On raconte que les « R » ou les anciens « DES » sont des racailles, des jeunes costauds et des personnes bêtes. Notre classe, elle, ne s’identifie pas à ce genre de propos.
Notre enseignante principale nous dit souvent que cette étiquette de « R » ne va pas nous suivre tout au long de notre vie. Pour nous motiver et briser les stéréotypes autour de notre classe, nous avons décidé d’interroger un ancien élève du Léman. Le but est de montrer le parcours d’un ancien « DES » de Renens.
L’interviewé est Ismayil. C’est un jeune homme de 30 ans. Il est né en Suisse et vit à Renens. Il est d’origine turque. Il est marié et a deux enfants. Il aime se balader, le football et passer des moments en famille. Il travaille actuellement en tant que logisticien.
Interview :
Quand as-tu étudié à l’ES Renens ? J’ai terminé en 2008-2009. Je crois.
Notre enseignant de maths était ton prof principal. Comment était Mr Desbaillet ? Il était très strict. C’est l’image que je garde de lui.
Est-ce que tu as une anedocte sur lui à nous raconter ? Quand j’allais au bureau pour lui poser des questions, il disait toujours « Mais il a dit quoi Pythagore » ? Il était fan des maths.
Tu gardes un bon souvenir de ta scolarité ? Oui. J’aimais beaucoup les ACT, la couture et le français.
Quel a été ton parcours scolaire ? J’ai fait une DES. J’avais beaucoup de peine en maths.
Vous étiez combien en classe ? 10.
Tu es un ancien DES. Comment as-tu vécu le fait d’être en DES ? Au début, je pensais que ça allait être difficile pour moi. Finalement, ça n’a rien changé. Les gens ne savent même pas que tu es en DES.
Est-ce que tu as été critiqué dans ton entourage parce que tu étais en DES ? Est-ce que tu t’es senti jugé ? Non.
Quel est ton parcours professionnel ? J’ai débuté par l’OPTI (EdT) pendant une année à Morges. Je n’avais pas trouvé d’apprentissage quand j’étais encore à l’école. Cette année supplémentaire m’a permis de trouver un poste en tant que logisticien. C’était une AFP et non pas un CFC. J’ai fait deux ans d’AFP et c’était trop simple. J’avais que des 5 ou des 6. Pendant l’AFP, j’ai rencontré un jeune enseignant qui avait une entreprise. Je demandais souvent si je pouvais faire un stage chez lui. Finalement, j’ai pu faire un CFC en tant que logisticien, par la suite. J’ai aussi obtenu 2 prix. Le prix de la persévérance et le prix du meilleur technicien, et pourtant j’ai commencé en DES.
As-tu des conseils à nous donner pour les postulations ? Il faut être ponctuel et écouter les conseils des autres. Si on vous dit de faire quelque, c’est pour votre bien. Les critiques peuvent être bonnes.
Grâce à Ismayil, nous avons compris que l’étiquette « R » ne ferme pas toutes les portes. Il suffit de travailler et de saisir les opportunités pour pouvoir trouver une place d’apprentissage.
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