C’est par ces mots que le ministre de l’éducation nationale en France, M. Attal a pris la plume à la veille de la prérentrée des enseignants pour détailler sa nouvelle mesure : « Faire bloc, c’est être clair : l’abaya n’a pas sa place dans nos écoles ». Retour sur la polémique qui fait rage en France.
Qu’est-ce qu’est l’abaya et d’où vient-elle ?
Le mot Abaya est un terme de la langue arabe عباءة (abāʔa) ou عباية (ʿabāyah) qui se traduit littéralement par robe ou manteau. Selon quelques historiens, cette tenue remontrait à d’anciennes civilisations de Mésopotamie (il y a env. 4 000 ans)
C’est un vêtement féminin qui couvre l’ensemble du corps, sauf le visage et les mains, notamment porté en Arabie Saoudite et dans les pays du golfe Persique (le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis etc..), ainsi qu’au Maghreb.
À l’origine, l’abaya est un habit traditionnel chez les Bédouins (peuple nomade arabe), porté par les femmes dans le désert pour se protéger des conditions climatiques. Le fait que la robe soit ample permet de supporter de fortes chaleurs avec plus de confort.
Pourquoi l’abaya pose-t-elle problème dans les écoles en France ?
Le principe de laïcité « … suppose la neutralité de l’Etat à l’égard de tous les élèves, quelles que soient leurs convictions. Ce devoir de neutralité s’applique aussi à l’école, qui a pour devoir de les instruire et de forger leur esprit critique dans le respect de chacun. » Voilà ce qu’a écrit M. Attal, le ministre de l’Éducation en France.
En bref, les élèves d’écoles, collèges, lycées ne peuvent pas montrer une quelconque appartenance à un culte ou à une religion. De ce fait, la croix chrétienne est aussi interdite.
Pour quoi l’abaya ne pose-t-elle pas problème en Suisse ?
La définition de laïcité diverge selon les pays.
La laïcité à la “française” : En bref, il est strictement interdit de montrer tout signe d’appartenance à une religion.
La laïcité à la “belge” : En bref, toutes les religions officielles sont reconnues par l’état. Le pays finance les édifices religieux par les impôts.
Vous l’aurez compris, la laïcité n’est pas définie et n’est pas appliquée de la même façon dans tous les pays. En Suisse, la seule restriction est la suivante : la constitution fédérale impose “l’égalité de traitement”. Le culte n’est ni encouragé ni découragé. La Suisse est entre les deux extrêmes : l’interdiction (France) et l’autorisation (Belgique). C’est une des raisons qui explique pourquoi les polémiques religieuses sont moins fortes en Suisse.