La grande interview
Dans chaque numéro, vous aurez l’occasion de découvrir une personne de l’école au travers d’une grande interview. Pour cette première parution, nous avons eu l’honneur d’interviewer notre directeur, M. Piroti.
Quel âge avez-vous ?
Le 25 avril 2024, je fêterai mon 60e anniversaire.
Où êtes-vous né ?
Je suis venu au monde dans un charmant petit village au cœur du Kurdistan d’Iran.
Quelles sont vos origines ?
Je suis d’ascendance kurde.
Avez-vous des enfants ? Comment s’appellent-ils ?
C’est une question à laquelle je réponds avec une grande émotion. Dans l’ordre de leur naissance, j’ai eu trois enfants : une fille prénommée Kewin, ce qui signifie « belle comme une perdrix », un garçon nommé Alan, en référence à̀ un prince et à une région prospère du Kurdistan, et enfin une fille nommée Jwan, signifiant « rendez-vous d’amour ». Les deux filles se sont envolées vers le ciel et veillent désormais sur nous depuis là-haut.
Aimez-vous les animaux de compagnie ?
Au Kurdistan, j’ai toujours eu des animaux à mes côtés. En revanche, depuis notre arrivée en Suisse, nous n’avons pas eu l’occasion d’en avoir.
Quelles études avez-vous faites ?
En tant qu’étudiant en chimie à l’Université́ d’Ispahan en Iran, mon parcours académique a pris une direction significative lors de mon arrivée en Suisse. J’ai décidé́ de me tourner vers le domaine technique, entamant ainsi une nouvelle phase de ma formation. Tout d’abord, j’ai suivi une formation d’ingénieur en électricité́ à Lausanne, puis j’ai poursuivi mes études à la HEP (Haute École Pédagogique) dans le but d’acquérir les compétences nécessaires pour enseigner.
Au fil du temps, ma passion pour la pédagogie s’est développée. En parallèle de mon emploi, j’ai entrepris un master en sciences de l’éducation afin d’approfondir mes connaissances dans ce domaine. De plus, j’ai également obtenu un certificat CAS (Certificate of Advanced Studies) en tant que praticien formateur, spécialisé́ dans l’enseignement.
Mon parcours académique ne s’est pas arrêté́ là. J’ai poursuivi mes études en m’engageant dans une formation de deux ans à l’UNIGE (Université́ de Genève) appelée Formation en Direction d’Institutions de Formation (FORDIF). En plus de cela, conformément aux exigences de ma profession visant à̀ développer mes compétences, j’ai continué́ à suivre des cours de formation continue dans divers domaines thématiques.
Quand vous étiez petit, quel métier auriez-vous voulu faire ?
Je tiens profondément au respect des êtres vivants et de la nature. Ma sensibilité́ se manifeste également par mon engagement en faveur de l’égalité́, du partage, des relations humaines et de la paix sociale. En tant que jeune garçon idéaliste, je pensais naïvement qu’en devenant juriste, je pourrais contribuer à̀ faire quelque chose de significatif dans ces domaines.
Aimez-vous réellement votre métier ?
Je trouve le poste de Directeur ou Directrice absolument passionnant. Bien qu’il exige un investissement considérable, il est indéniable qu’il faut véritablement l’aimer pour puiser en soi les ressources nécessaires afin de l’exercer de manière profondément satisfaisante.
À quoi ressemble une journée en tant que directeur ?
En tant que directeur, votre agenda est souvent bien rempli en raison des nombreuses échéances tout au long de l’année. Cependant, dès le début de la journée, je me dois de prendre des décisions sur une multitude de dossiers variés. Cela peut inclure des cas d’élèves, des interactions avec les familles, la gestion du corps enseignant ou même avec les diverses institutions et autorités qui sont liées à l’école.
Pourquoi avez-vous interdit l’utilisation des téléphones à l’école ?
La question de l’interdiction du téléphone est un sujet auquel je suis pleinement sensible. Je reconnais les avancées technologiques et les nombreux avantages qu’elles peuvent nous offrir. Cependant, il est tout aussi crucial d’apprendre à̀ gérer ces avancées de manière efficace. En ce sens, l’usage des téléphones portables à l’école peut souvent entrainer une perte de concentration chez les élèves, ce qui nuit à̀ leur capacité à mobiliser leurs ressources pour l’apprentissage. Il est essentiel que les élèves se concentrent pleinement sur leur travail scolaire pendant cette période de la journée.
Pourquoi ne pouvons-nous pas porter tous les jours des trainings ?
Les vêtements jouent un rôle essentiel dans nos vies, en assurant la protection de notre corps, en exprimant notre identité́, et ils évoluent avec le temps. Il y a quelques années, les vêtements de sport étaient principalement destinés à̀ un usage domestique ou à̀ des activités physiques, ce qui a conduit à̀ stabiliser des règles strictes en matière de tenue vestimentaire à l’école. Cependant, notre société́ évolue, et les progrès technologiques nous permettent de créer de nouveaux types de vêtements de sport.
En réponse à̀ la demande du conseil des élèves, la conférence des enseignants a donné́ son autorisation pour le port de vêtements de sport le vendredi, à condition qu’ils ne soient pas utilisés pour les cours d’éducation physique ce jour-là̀ et que les élèves soient sensibilisés à̀ ne pas les porter les autres jours. Cette décision marque une avancée dans notre approche de la tenue vestimentaire à l’école. J’encourage vivement les élèves à s’impliquer activement dans la vie de leur établissement, car c’est ensemble que nous pouvons apprendre et progresser pour contribuer au changement au sein de la société́.
Monsieur Piroti a été interviewé par Fiona et Emilie. La vidéo et le montage ont été fait par Frizoxe.